Rosa Parks, la preuve par l'exemple

Rosa Parks ©aquitanis

En construisant le programme Rosa Parks à Floirac, aquitanis innove dans la forme et dans la méthode, réconciliant contraintes budgétaires et qualité architecturale.

La quadrature du cercle

Construire peut se résumer en un savant jeu de contraintes : les contraintes urbaines, l’environnement physique, le coût du foncier, celui de la construction et, évidement, la réponse à une demande de logement particulière selon que l’on se trouve en ville, en périphérie ou en milieu rural. Les bailleurs sociaux à l’œuvre sur la Rive Droite, dont aquitanis, n’échappent pas à ces contraintes, bien au contraire. L’une d’elles, le coût de construction est même devenu l’un des principaux enjeux de la promotion immobilière à caractère social. La solution réside-telle dans l’industrialisation ? Oui, répond aquitanis avec le projet Rosa Parks, à condition de mettre la qualité de vie des habitants au centre des préoccupations des concepteurs et d’inventer une nouvelle manière de conduire les projets en faisant collaborer architectes, constructeurs et industriels.

Un casier chargé

Le préfabriqué n’a pas bonne presse, c’est le moins que l’on puisse dire. On se souvient des grands ensembles des années 70 où se combinaient, souvent  pour le pire, standardisation à l’extrême et défauts techniques. Mais l’expérience est là pour valider des hypothèses et cette expériences là démontra surtout que préfabrication et standardisation ne faisaient pas forcément bon ménage.

Le préfabriqué a toutefois pour lui un énorme avantage : son coût. Hors, en cette époque de hausse combinée de la demande de logements sociaux et des coûts fonciers et de construction, l’impératif économique ne peut être négligé.

Rosa Parks ©aquitanis

Des maisons à bon de commande à Rosa Parks

En 2003, en recherche d’une solution à un problème déjà aigu, aquitanis lance un programme de construction de maison dites « à bon de commande ». Il s’agit de construire moins cher des programmes de logements individuels normalisés permettant une industrialisation de la production.

Plusieurs centaines de logements furent ainsi livrés mais l’extrême normalisation du processus de construction laissait peu de place à l’amélioration de la qualité architecturale de ces produits. Autre limite, il ne s’agissait ici que de maisons individuelles.

Conscient des vertus mais également des limites de cette expérience, le bailleur décide de repenser sa méthode de conception et lance un programme associant sa maîtrise d’oeuvre à l’expertise d’un cabinet d’architecture innovant et à celle d’un industriel. Le projet Rosa Parks et né.

Le quartier Rosa Parks, à Floirac, est un programme de logements mêlant petit collectif et individuel « densifié » qui emploie la technique du modulaire à ossature bois. Sur la base d’un ensemble de trois types de modules construits et équipés en usine (un module séjour, un module chambre et un module technique pouvant recevoir les pièces humides aussi bien qu’un escalier ou un cellier), le cabinet d’architecture Tetrark, gagnant du concours lancé à cet effet par aquitanis, propose une quarantaine de configuration possibles allant de l’appartement de trois pièces à la petite maison familiale. C’est l’entreprise charentaise Everwood qui a pris en charge l’industrialisation du processus dans son usine de Labouheyre et livrera les éléments. Selon l’un de ces responsables, il sera possible de construire un module en dix jours et de le monter en 48 heures hors finitions. Outre un coût de revient inférieur à celui de la construction traditionnelle, il résulte également de cette méthode une plus grande adaptabilité aux contraintes urbaines et sociales que le préfabriqué classique et une meilleure qualité architecturale puisque Tetrark a également prévu que le bailleur social puisse faire évoluer le programme par l’ajout ou la suppression d’éléments.

Rosa Parks ©aquitanis

Rosa Parks sera une cité jardin, imaginée sur le modèle du quartier du Plateau à Montréal où se combinent espaces verts communs, de transition et privatifs, logements individuels et petits collectifs (R+2 maximum) exposés au Sud. Durables, économes en énergie, les bâtiments sont intégrés dans un paysage où la plantation d’arbres assure une continuité avec les coteaux du haut-Floirac tout proches et lie les différents espaces du quartier. Les 51 logements proposés, répartis sur près d’un hectare se diviseront en 23 logements individuels T4 ou T5 et 28 logements semi-collectifs allant du T3 au T5, le tout s’intégrant dans le nouvel espace de la plaine de Garonne, jonction entre les coteaux de Floirac et un nouveau quartier en cours de création dont le joyau sera à coup sûr l’Arena, livré en 2013.

A arc en rêve

Ce programme est à ce point représentatif des problématiques liées au logement social et singulier dans la réponse qu’il y apporte qu’il fait, du 17 novembre au 16 janvier 2011 , l’objet d’une exposition à arc en rêve centre d’architecture dans laquelle sont exposés les principes qui ont présidé à l’élaboration de cette nouvelle méthode ainsi que les témoignages des différents intervenants : urbanistes, historien de l’architecture, bailleur, architectes et industriels. A ne pas manquer, assurément.

Rosa Parks ©aquitanis

Rosa Parks ©aquitanis

Rosa Parks ©aquitanis

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Sources, images et documentation : arc en rêve et aquitanis

Exposition : l’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis : rosa parks + sylvania, du 17 novembre 2010 au 16 janvier 2011 à arc en rêve centre d’architecture, Entreprôt, 7, rue Ferrère, 33000 Bordeaux – 05 56 52 78 36 / www.arcenreve.com

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