Vu du fleuve

Bordeaux Jet

C’est l’été. Quoi de mieux pour jeter un œil neuf sur la Rive droite qu’une balade sur la Garonne ? Les Lormontais de Bordeaux Jet ont la réponse. J’ai testé… A toute vitesse !

J’avais ça en projet depuis un bon moment, sans toutefois parvenir à me décider. Heureusement, Claire et Lionel, de Bordeaux Jet, ont pris les devants et m’ont proposé de les accompagner dans l’une des randonnées en jet ski qu’ils organisent durant l’été depuis maintenant trois ans, avec leur jeune entreprise.

Rendez-vous est donc pris avec Lionel au port de Lormont. Bordeaux Jet est en effet une entreprise de la Rive Droite et le revendique. Il a d’ailleurs tenu à souligner l’accueil qui lui a été fait par les services de la ville de Lormont qui a mis à sa disposition un amarrage ainsi qu’un petit local dans lequel il peut recevoir ses clients. Sous le pont d’Aquitaine, le discret bungalow fait office de bureau et de vestiaire, tout près de la cale de mise à l’eau. En attendant Anthony, le client de la sortie, Lionel me détaille les engins qui nous promèneront sur l’eau, du Pont de Pierre à Saint-Louis-de-Montferrand. Deux jet skis Kawasaki, donc, équipés de moteurs de 1500 cm3, capables de nous propulser de 0 à 90 km/h en 3,5 secondes. Des performances équivalentes à celles d’une Ferrari ou d’une grosse moto (très) sportive. Mais en plus, là, c’est sur l’eau que ça se passe. Visiblement, on n’est pas là pour faire du cabotage… Je m’inquiète.

Bordeaux jet a donc été créé il y a trois ans par Lionel qui officie le reste de l’année dans une autre entreprise. Titulaire d’un monitorat, il peut accompagner jusqu’à huit personnes dans des sorties sur le fleuve qui vont du baptême de quinze minutes, suffisant pour se faire une idée des sensations offertes par l’engin, à la sortie d’une journée vers Pauillac avec déjeuner au restaurant, longue balade sportive, pointes de vitesse et sauts de vagues compris. Mais comme Lionel l’explique, l’aspect sportif de la chose n’est pas le seul intérêt de ce genre de pratique. Le jet ski a ceci de commun avec son homologue le scooter des rues qu’il est un engin léger et maniable. Il permet de s’aventurer dans les lieux inaccessibles aux bateaux plus imposants, de longer les berges à faible vitesse pour détailler les cabanes à carrelets, les belles villas de bord de fleuve, de contourner une épave de bateau de guerre, d’approcher les installations portuaires de Bassens et, enfin, de découvrir le fleuve et ses rives (celle de droite en particulier) d’une manière inédite et rare. Une précision importante, le diplôme de moniteur de Lionel et le respect de quelques contraintes réglementaires dispensent ses clients de posséder de permis spécifique, ce qui ouvre la pratique à tous, de 7 à 77 ans.

Anthony est arrivé, les jets skis sont amarrés au ponton, nous sommes équipés d’un gilet et d’un casque (tiens, pourquoi un casque ?). On y va sous les yeux un peu étonnés des automobilistes qui considèrent, sceptiques, les trois zigs en maillots de bain, gilets et casques jaunes qui marchent le long des quais… La sortie commence sur le ponton où Lionel nous donne les quelques consignes de sécurité à respecter (position sur le jet, utilisation du coupe-circuit, gestes de communication, distances de sécurité, vitesse, etc.). Démarrage. Le bruit est bien moins présent que je ne le craignais, on entend même le clapot contre les coques. La marée est montante, le ciel un peu gris, la houle présente mais faible. Allons-y, direction le Pont de pierre.

Pour ce qui est de l’accélération, Lionel ne plaisantait pas, ça tire très fort sur les bras (ah oui, j’oubliais de préciser que j’étais le passager du moniteur, ce qui signifie que mon seul point d’accroche était le gilet de sauvetage de mon pilote) et c’est à toute vitesse, bondissant de vague en vague, avec nos jambes pour seuls amortisseurs, que nous déboulons vers le chantier du pont Ba-Ba. Un petit arrêt pour admirer la construction et donner à Anthony qui est nantais quelques détails sur le Port de la lune et nous repartons en direction du Pont de pierre, à allure modérée cette fois, découverte de Bordeaux oblige. Cerise sur le gâteau de cette première partie de la promenade, nous passons saluer un bel hôte des quais, le voilier école de la marine mexicaine, le Cuauhtémoc, qui a amarré ses trois mats et ses quatre-vingt dix mètres devant la place des Quinconces. Après un petit coucou au pont de Napoléon, demi tour en direction de l’estuaire. Re-bonjour au bateau mexicain, re-passage entre les piles du pont Ba-Ba et nous fonçons vers Lormont, puis Bassens. Je vois le haut des falaises du parc de l’Ermitage, la tour Carriet, toujours là quand on a besoin d’elle pour se repérer, nous passons sous le pont d’Aquitaine qu’on entend vibrer sous le poids des camions, même depuis l’eau, et pointons vers Bassens. A quais, plusieurs navires sont amarrés, dont deux barges de transport de l’Airbus A 380 qu’Anthony connaît bien puisqu’il vit près de Bouguenais, où est fabriquée une partie des éléments acheminés par ces rouliers. On papote, on papote mais il est temps de repartir. Un passage devant le joli château de  Grattequina puis on évite l’épave d’un navire de guerre chargé de munitions (paraît-il) pour rejoindre Saint-Louis. De là, demi-tour vers Lormont et en route pour une séance de pointes de vitesse (90 km/h sur la Garonne, c’est vraiment impressionnant !) et de sauts dans la houle portée par la marée. Et oui, c’est bien la balade et la culture mais quand l’occasion s’y prête – et c’est le cas, Anthony est un pilote expérimenté – une petite pointe de vitesse, ça n’est pas mal non plus ! D’autant que pour d’avantage de confort, nous nous sommes levés et pouvons ainsi mieux amortir le chocs des sauts. Et c’est avec un Anthony conquis que nous rentrons à Lormont ou nous récupérons la terre ferme, nos vêtements de ville

Bilan : mise à part la sensation d’avoir pris 150 coups de pied au derrière, surtout au début, le Jet Ski est un moyen génial de combiner sport et découverte du fleuve. Lionel est bien entendu capable d’adapter le rythme des randonnées à son public, une simple balade en douceur est donc possible si vous voulez emmener votre belle mère. Mais une fois l’expérience faite, nul doute que belle-maman ne réclame davantage de sensations fortes et prenne le guidon. Vous serez prévenus, quand on y a goûté, difficile de l’oublier.

Infos pratiques :

Bordeaux Jet

http://bordeauxjet.free.fr/

Réservations au 06.38.44.86.74 ou par email à bordeauxjet@gmail.com

Plusieurs types de sorties sont possibles du baptême initiation à la randonnée d’une journée. Les tarifs s’échelonnent de 29 € (le baptême) à 360€ (la journée pour deux personnes, rando 110 km avec déjeuner au restaurant).

Bordeaux Jet organise également des randonnées de groupe pour les comités d’entreprise.

Enfin, certaines randonnées sont commercialisées à tarifs préférentiels dans des coffrets Smartbox.

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