panOramas, la reconnaissance

Floirac © Florent_Larronde

Pour sa deuxième édition les 29 et 30 septembre 2012, la biennale panOramas réinvente la vie dans les parcs de la Rive Droite et invite les promeneurs à faire de même. Et il y fera beau, c’est promis !

Voilà, nous y sommes. Demain, à 11:30, les maires des 4 communes du Grand Projet des Villes Rive Droite donneront le coup d’envoi de la seconde édition de panOramas, une manifestation mixant création contemporaine, arts numériques et loisirs alternatifs se déroulant sur le parc des Coteaux pendant deux jours : les 29 et 30 septembre.

Autant vous le dire, nous partons avec un a priori positif, enchanté que nous fûmes de la première édition qui avait révélé au public à la fois un ensemble de parcs unique en France, près de 400 hectares d’espaces verts qui se déploient le long de la Garonne, de Bassens à Floirac, rassemblant lieux de promenade, parcs paysagés, équipements culturels (le Rocher de Palmer, le pôle culturel et sportif du Bois fleuri, …) ou sportifs et des usages innovants de ces lieux : Nuit Verte au parc de l’Ermitage, concerts, pique-niques artistiques, installations, dispositifs numériques, randonnée, rencontres surprenantes. Nous gardons de ces deux jours et une nuit de l’automne 2010 un souvenir enchanté, maintes fois partagé et évoqué sur les réseaux sociaux avec d’autres visiteurs, émus encore de ces moments.

Cenon ©Damien_Auzet

Mais la place n’est plus à la nostalgie puisqu’il s’agit maintenant de vivre un nouveau panOramas. Si l’édition 2010 avait pour thème la « Révélation », la mouture 2012 se sous-titre elle même la « Reconnaissance ». Pour illustrer ce thème, l’équipe organisatrice a mis les petits plats dans les grands pour concocter un programme qui invite le public à continuer sa découverte de nouveaux usages possibles des parcs. En témoigne cette « Grande Traversée ». Deux randonnées,  la première au départ d’Artigues mènera des marcheurs jusqu’au château de Iris, à Lormont, empruntant les chemins qui longent ruisseaux et canaux, bassins d’orage, traversant la rocade, parcs et jardins résidentiels. La seconde, elle, invitera des cyclistes, souvent venus en famille, au départ de la vacherie de Majollan, à Blanquefort, à rallier le même château des Iris pour y retrouver les randonneurs à pieds, quelques heures avant la Nuit Verte (seconde édition) qui se déroulera encore cette année dans le beau parc de l’Ermitage.

Si vous êtes moins porté sur les sports, n’ayez crainte. La promenade est aussi à l’honneur et vous réservera de nombreuses et belles surprises. Chacun des grands parcs du territoire accueille en effet un ou plusieurs artistes qui présenteront des travaux le plus souvent créés pour la biennale. « Bestioles » d’Eva Peyronnaud et Ingrid Halley vous fera rencontrer des curieuses et aimables sculptures disséminées dans le Domaine de Séguinaud, à Bassens. « Pause », au parc de l’Ermitage vous invitera à un moment inoui (c’est le cas de dire) puisqu’il y sera question d’écouter de la musique sans les oreilles. A Lormont, au haut Carriet puis à la Nuit verte, vous pourrez câliner les « Pelomorphes » de Nicolas Julliard. Retour à Bassens pour une sieste musicale concoctée par Patrick Duval ? Ou bien préférez vous la danse ? Dans ce cas, NGC25 devrait vous ravir qui propose « Arborescence », une chorégraphie qui rend hommage à des arbres remarquables. Les plus narcissiques ou amateurs de souvenirs photographiés pourront s’offrir une visite au « Coteaumaton », imaginé par Maud Rabaud et Ugo Amez, qui vous offre une photo d’identité sur le fond arboré de votre choix. Les méditatifs, eux, pourront se rendre au parc de La Burthe, à Floirac, et s’allonger au « Fond du trou » de Carol Bîmes et y rêver en regardant le ciel, les nuages (ou les étoiles s’il fait nuit).  Nous retrouverons aussi avec plaisir la joyeuse et conviviale « Charrette de troc » de Cyril Hernandez qui offre un concert intime en échange d’une interview aux visiteurs de rencontre. Dans les parcs, pendant, avant ou après panOramas, on peut lire. C’est le point de départ du projet Comment la parole mené par le collectif Je suis noir de monde et trois écrivains qui ont longuement écouté les lecteurs des médiathèques du territoire parler de leur goût des livres. De cela ils ont fait trois textes qui seront lus dans les parcs tout au long du weekend.

Lormont © Gary Lafitte

Il serait trop long de détailler ici tous les éléments d’un programme aussi riche, fruit de deux années de travail acharné de l’équipe organisatrice. Mais attardons nous plutôt sur quelques points forts de ces deux journées (et cette nuit, je me répète). L’invité d’honneur, par exemple. Laurent Tixador construit depuis plusieurs années, d’abord en duo et désormais seul, une œuvre où se mêlent le goût de l’exploration géographique et celui de l’expérimentation. Son pari, sur la Rive Droite : installer un mois durant une communauté d’une quinzaine de volontaires dans une friche, un bosquet plus exactement, et y réinventer un habitat bricolé ainsi qu’un mode de vie, une société précaire et frugale (le mot est à la mode), productrice de la plupart de ses moyens d’existence (sauf le ravitaillement ; on n’allait quand même pas les envoyer chasser dans les parcs !). Les 29 et 30 septembre, les habitants du « Village dans le bosquet » ouvriront les portes de leur commune éphémère au public et leur feront les honneurs des lieux, spectaculairement inventifs et poétiques, croyez-nous.

Les visiteurs de l’édition 2010 de panOramas se souviennent certainement de l’« Appartement dans les bois », installé à la Burthe par Anne Laure Boyer. La photographe revient, disséminant dans les parcs quelques souvenirs de cette précédente installation. Pour les trouver, une carte sera distribuée aux chasseurs de trésors volontaires à l’entrée des parcs. Cette carte, implimée sur papier calque, devra être superposée au programme de la biennale pour être lue, permettant ainsi de découvrir l’emplacement des cachettes (les premiers à y parvenir se verront récompensés par l’artiste).

« La Nuit Verte » enfin. Ce moment particulier qui vous permettra d’habiter un parc la nuit et d’y découvrir les êtres qui le peuplent et leurs usages. Des monstres faits de branches et de feuilles, des arbres musicaux, une marionnette technophile, un révélateur des fonds du lac, des arbres qui poussent lorsqu’on les siffle, des danses, …

Enfin, cette édition de panOramas sera l’occasion d’inaugurer plusieurs installations, habitables, visuelles ou sonores. Echo floiracais au Nuage de l’Ermitage, La Belle étoile, de Stéphane Thidet proposera au public un refuge habitable. A l’instar de son homologue lormontais, le refuge de la Burthe, lui aussi produit par Zebra3 / Buysellf et le Bruit du frigo, offrira gratuitement à qui le désire de passer une nuit dans un parc à partir du printemps 2013. Les quelques nuits disponibles en cette fin d’automne ayant déjà été réservées depuis des mois.

Bassens © Ugo Amez

Pour finir ce trop rapide tour d’horizon, venons-en à Eddie Ladoire et Mathias Delplanque, artistes de la matière sonore qui, à l’invitation de Ma Asso, ont imaginé des « Paysages sonores » pour les parcs du Cypressat, à Cenon et de Séguinaud, à Bassens. Ces deux parcours sonores seront téléchargeables et écoutables sur place, et permettront à vos oreilles de profiter un peu de la magie que renferment ces lieux.

Ces quelques exemples tirés, presque au hasard, du programme de panOramas ne sont là que pour vous donner envie d’y aller voir de plus près, d’abord dans la très riche programmation de l’événement affichée sur le site qui lui est dédiée ; puis sur place, en baskets, en pataugas ou en ballerines pour une expérience que nous savons déjà inoubliable. On s’y retrouve ?

Pratique :
panOramas :
Parc des Coteaux,  les 29 & 30 septembre 2012,
La Nuit verte, au parc de l’Ermitage, samedi 29 septembre de 22:00 à 02:00
Accès [ici]

Consultez et téléchargez le programme [ici]

Site Web : www.biennale panoramas.fr

Des buvettes et un service de petite restauration seront également disponibles.

ps. Pensez à vous munir de bonnes chaussures, ça peut toujours être utile… Et pour les amateurs de Nuit verte, une petite laine et, éventuellement, une lampe frontale ne seront pas de trop… Pensez également a amener votre smartphone (chargé) et vos écouteurs. Bonnes balades et bonne Nuit verte !

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