Ca grignotte aux quartiers

Le quartier Libération, Floirac

Les programmes de renouvellement urbain font la part belle au recyclage et au développement : exemples à Floirac et Lormont…

Finies les spectaculaires implosions d’immeubles, la rénovation urbaine devient discrète, durable et propre. En témoignent les prochaines démolitions des bâtiments de Lormont Génicart et Libération à Floirac. On ne parle d’ailleurs plus de démolition mais de déconstruction.

Car on ne casse plus, on démonte.

Au début de la fin interviennent donc des hommes de l’art, spécialistes de la déconstruction et du recyclage, qui démonteront tous les éléments récupérables dans les bâtiments concernés : menuiseries, ferrures, tuyaux, câbles, gaines, cloisons non porteuses sont ôtées et recyclées pour laisser à nu la structure béton de l’immeuble.

Vient le tour de la grue. Celle-ci, équipée d’une puissante mâchoire, va progressivement grignoter le béton, du somment aux fondations, qui sera ensuite concassé et transformé en granulat destiné à être réemployé dans d’autres chantiers de construction ou de voirie. La dimension sociale n’est pas oubliée puisque, dans le cas du quartier Libération, à Floirac, plusieurs emplois d’insertion seront pourvus sur le chantier de juillet et novembre 2010.

Reste que pour les habitants, le passage est moins indolore qu’il n’y paraît. En quittant son logement, même vétuste, promis à la démolition, c’est un pan entier de sa vie qu’on laisse là, à la merci des démolisseurs. C’est pourquoi les communes, assistée dans cette démarche par les associations de quartier, se sont mobilisées pour accompagner ce changement et faire en sorte qu’il soit le moins douloureux possible. Dans la première phase du projet, parallèlement à la préparation technique, un plan de relogement est mis en place par les bailleurs accompagnés par les collectivités. Des solutions sont trouvées aux cas particuliers et tout est mis en place pour que les déménagements se fassent de la manière la moins douloureuse possible avec un accompagnement proposé par la CAF, les centres sociaux et les mairies. Dans cette même logique, avec un esprit tout à fait singulier, la plasticienne Anne-Laure Boyer accompagne les habitants de « Chalandon » (le quartier Libération, construit dans le cadre de la loi Chalandon, est surnommé ainsi par ses habitants) en créant un « appartement souvenir » aménagé avec des meubles donnés par les habitants. Cette installation est accompagnée de photographies de salons prises avant le déménagement. On retrouvera Anne-Laure Boyer lors de la biennale panOramas, les 25 et 26 septembre prochains. D’ici-là, vous pouvez visiter son blog ou sa boutique installée dans le centre commercial La Gravette.

La rénovation urbaine est donc comme la chimie de Lavoisier : « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ».

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