Pour panOramas 2010, Anne Laure Boyer conviait les promeneurs de la Burthe à un thé dansant dans son « appartement dans les bois ».
C’est un moment qui figurera certainement parmi les plus beaux qu’ont vécus les spectateurs et les participants de cette première biennale panOramas 2010.
L’artiste et plasticienne Anne Laure Boyer, installait son appartement au cœur d’un des recoins secrets du bois du domaine de la Burthe à Floirac. Pour y parvenir, il fallait emprunter un chemin qui descendait à travers le coteau puis serpentait dans le bois. Après dix petites minutes de marche, on se trouvait un peu perdu sur un chemin forestier, entouré d’arbres et de bruits d’eau. On apercevait alors quelques lampions. En s’approchant, le promeneur découvrait, surpris – on le serait à moins, un appartement entier reconstitué dans une petite clairière qui ne semblait attendre que lui.
Ces meubles ont une histoire, celle que raconte Anne Laure depuis trois ans. L’histoire de ceux qui les ont possédés, habitants de Libération à Floirac, une cité vétuste, promise à la démolition dans le cadre du plan de rénovation urbaine en cours sur le territoire des Hauts de Garonne depuis dix ans. Associée au projet depuis trois ans, Anne Laure est devenue l’une des interlocutrices favorites des habitants chez qui elle est entrée. Elle a patiemment recueilli leurs histoires et photographié leur habitation. Meubles, bibelots, photos encadrées, traces de mémoires heureuses ou moins heureuses d’un lieu et d’un temps promis à l’effacement qui, grâce à ce travail, trouvaient une seconde vie. Les habitants, touchés par cette démarche ont souvent fait don à l’artiste d’objets ou de pièces de mobiliers, une collection hétéroclite qui, rassemblée, reconstituant un appartement « témoin », à tous les sens du terme.
Réincarnés sous plusieurs formes : photos, films, enregistrements sonores, boutique souvenirs, ces objets ont connu un dernier déménagement vers le parc de la Burthe pour y devenir l’appartement dans les bois. Un lieu vivant et animé : on y assista à un concert le samedi et à un thé dansant le dimanche. C’est ce dernier moment dont un instant a été capté ici. Jeunes artistes, « cultureux », habitants et promeneurs se sont retrouvés là, le temps d’un concert et de quelques gâteaux. Leur plaisir d’être ici, ensemble, est certainement le plus bel hommage qui pouvait être rendu aux habitants de « Libé » et à leur historienne : Anne Laure Boyer dont vous pourrez bientôt lire un portrait sur ce blog. A suivre, donc…