Petit à petit l’oiseau fait son nid. Le 7 février, Etienne Parin, directeur du GPV Rive Droite et Thierry Marcou, directeur du programme Villes 2.0 à la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING), ont présenté le cahier des charges de la Plateforme d’Innovation Numérique et Sociale. C’était au Rocher de Palmer.
Dans le cadre du Grand Projet des Villes à l’œuvre sur les communes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac, le GIP GPV a, outre sa mission de coordination des actions de renouvellement urbain, pour vocation de développer des stratégies de réappropriation de l’ espace public. Si vous avez suivi les actualités de ce blog, vous savez certainement que l’action de communication imaginée par Claire Thiriet pour raviver les couleurs de la Rive Droite a été primée au récent CapCom de Reims.
Une idée neuve, une démarche innovante
Modernité oblige, Internet fait désormais partie de la trousse à outils du citoyen contemporain. La PINS, imaginée par Sophie Trouillet, partie depuis sous d’autres horizons, se propose de contribuer à la réappropriation du territoire par les habitants de la Rive Droite en mettant à leur disposition, ainsi qu’à celle des acteurs publics, une plateforme de ressources numériques et de services (au) publics destinés à faciliter leur vie quotidienne.
Plus qu’un ensemble d’applications il s’agit ici de proposer des outils qui mettront le citoyen en mesure de faire en favorisant « l’innovation décentralisée », pour reprendre les termes souvent cités par Thierry Marcou.
Après une longue phase de diagnostic au cours de laquelle furent scrutés les équipements et les usages numériques du territoire, la Fédération Internet Nouvelle Génération (FING), maître d’oeuvre de la phase d’étude a mis en place une série d’ateliers destinée à déterminer les principales fonctions de la future plateforme. Au cours d’ateliers de co-construction auxquels furent conviés les acteurs du territoires – citoyens, responsables associatifs, acteurs publics, institutions, entrepreneurs, acteurs économiques, culturels – se sont dégagées un certain nombre de demandes fortes et de propositions que le cahier des charges entend reprendre et « outiller ».
4 grands axes
Espace public : participation et Wiki
En donnant la parole aux citoyens, qu’il s’agisse de débat public ou l’écriture mémorielle, la PINS entend faire émerger des propositions inédites et des points de vue singuliers. En liaison avec les espaces publics participatifs que développent la CUB, le Conseil général ou le Conseil régional, tous partenaires de ce projets, la plateforme offrira un lien direct avec les différents lieux de concertation.
Cette même parole pourrait se faire historienne grâce à un Wiki sur lequel s’écrirait l’histoire de la Rive Droite par ceux qui y vivent ou qui y ont vécu.
Données ouvertes
C’est désormais une obligation légale : la loi prévoit que les organismes détenteurs de données publiques rendent celles-ci disponibles au citoyens. Tirant parti de cette contrainte, de nombreuses collectivités publiques ont entrepris de constituer des catalogues de données publiques, mises à dispositions sur des serveurs informatiques, dont les citoyens, pour peu qu’ils possèdent une certaine maîtrise de la chose informatique pourront s’emparer ; soit dans le but de contrôler le travail de leurs édiles, soit dans la perspective de proposer de nouveaux services que la puissance publique n’avait pas envisagés. On se reportera pour l’exemple à la très pertinente application pour smartphone iBordeaux, développée par Sébastien Dugué à partir de données de circulation fournies par Véolia, qui permet de préparer ses déplacements en ville.
Faire voir
Tant de choses existent ici dont la plupart d’entre nous ignorons l’existence. La moindre recherche peut demander de longues heures de quête sur Internet, des déplacements à la mairie la plus proche… Les participants aux ateliers de co-construction ont donc imaginé un système simple de cartographie permettant de localiser en un clin d’œil les ressources locales : l’association sportive près de chez vous, le PIMMS le plus proche de votre lieu de travail, la chorale du quartier. En plus des indispensables ressources municipales, il sera évidement possible à tout citoyen d’indiquer des points d’intérêt sur cette carte interactive. On appelle ça le « crowdsourcing » !
Projets citoyens
Un habitant, qu’il soit très, peu ou pas engagé dans la vie publique, éprouve souvent de grandes difficultés à monter des projets impliquant d’autres personnes. La PINS se propose donc de mettre à la disposition de chacun un espace partagé où pourront s’inventer des modes de collaboration inédits, qu’il s’agisse d’échange de matériel, de compétence, d’élaboration de projets culturels – qu’ils soient modestes ou mégalomanes ! – de vie citoyenne. Imaginez un espace où vous pourriez aussi bien échanger une perceuse contre un mixer, demander un coup de main pour poser du papier peint, monter un groupe de rap, puis un festival de Hip Hop ; où vous pourriez organiser un pédibus scolaire ou le prochain repas de quartier, créer une asso, demander des conseils juridiques ou administratifs… Cette plateforme de projets citoyens sera là pour ça.
Évidement, tout ceci n’est qu’une préfiguration de ce que pourrait être la future plateforme. Ce dessin n’est par définition pas achevé puisqu’il est appelé à évoluer en fonction des besoins des habitants du territoire qui la feront vivre. Dans les toutes prochaines semaines sera recruté le ou la chargé(e) de mission qui conduira la PINS sur les fonds baptismaux du développement informatique (ce qui entre nous n’est pas une mince affaire) tout en constituant un réseau de parrains et marraines bienveillants qui assureront son enrichissement et sa pérennité. C’est un long travail qui s’annonce, mais l’accueil public réservé à ce projet lors de sa présentation au public laisse augurer un bel avenir pour l’innovation numérique et sociale sur la Rive Droite. Vous pouvez profiter de ce laps de temps pour vous creuser les méninges à la recherche d’un petit nom sympa pour cette plateforme, PINS n’étant que son nom de travail. Nous cherchons de notre côté. Proposez-nous vos idées !
A suivre, donc…