La ruche qui (re)dit oui

La Ruche qui dit oui à Bassens - Blog Rive Droite

Un temps mise en sommeil, la Ruche qui dit oui de Bassens reprend son activité avec une nouvelle animatrice.

17. ils sont dix-sept à s’être donné rendez-vous ce premier soir pour retirer leur « panier » à la Ruche qui dit oui de Bassens installée, grâce à un petit coup de pouce de la mairie, dans un local de la salle de fêtes. Débutants dans l’exercice pour la plupart, ils ont lu un article sur les Ruches quelque part ou bien vu le récent reportage qu’a diffusé M6 à ce propos et soucieux comme bien d’autres de la qualité de leur alimentation, ils ont décidé de tenter l’expérience. Une mère de famille, un couple de quinquas, un jeune papa fan de cuisine. Face à eux, ou plutôt avec eux, l’autre débutante de ce joli bal, Blandine Grandchamp, venue de Bordeaux où elle habite pour veiller au bon déroulement de cette première distribution. Tout le monde est un peu intimidé mais, le temps passant, on se laisse aller à discuter des mérites respectifs des formules proposées et de l’intérêt de la démarche de La Ruche qui dit oui.

Vous sous souvenez peut-être d’un récent article à propos de la création à Bassens de cette Ruche qui dit oui, antenne Rive Droite d’un réseau alternatif de distribution de produits alimentaires de qualité produites localement. J’avais à ce propos rencontré Didier Stéphano, néo bassenais alors à l’initiative de cette création. Hélas, les aléas de la vie ont forcé Didier à quitter sa jolie ville de la Rive Droite et à délaisser son beau projet tout neuf autour duquel il avait pourtant réussi à fédérer une centaine de membres et un joli panel de producteurs volontaires. Heureusement pour la Ruche et pour nous, Blandine, membre des premiers jours de la Ruche bassenaise, a tout fait pour que l’aventure se poursuive et vient de reprendre le flambeau.

Cette jeune femme de 29 ans ne m’est d’ailleurs par inconnue puisque son parcours professionnel dans la communication numérique a fait se croiser nos chemins à plusieurs reprises. On la croise souvent au Node, l’espace de coworking animé par Aquinum, l’association des professionnels aquitains du numérique. Elle a également contribué à l’organisation du récent TEDX Bordeaux. Pas grand-chose à voir avec le panier de la ménagère, me direz-vous ? Certes, vous répondrai-je, mais faire vivre d’une Ruche nécessite une bonne dose de savoir faire en terme de communication et des compétences d’animateur qui ne sont pas forcément à la portée de tous.

Rapide rappel du mode d’emploi :

La Ruche qui dit oui est, comme vous le savez certainement (si vous avez lu l’article précédent), un réseau de mise en relation de producteurs et de consommateurs, via un site Web national et des antennes locales.

Le responsable de chaque Ruche, après avoir adhéré au réseau national, recrute dans le même temps un réseau de producteurs locaux (situés à mois de 50 kilomètres ou 100, selon les régions) et un groupe de membres, futurs acheteurs des produits. Une fois inscrit sur le site, l’acheteur choisit la Ruche la plus proche de chez lui et peut, chaque semaine ou chaque quinzaine, consulter l’offre mise en vente. Le choix et l’achat se font en ligne, au gré des besoins ou des envies. Le paiement également est numérique, centralisé par la Ruche « mère » et redistribué ensuite aux producteurs. Lors de la distribution dont la date est annoncée sur le site, producteurs et clients se donnent rendez-vous et peuvent se rencontrer. Ce jeudi soir, les principales questions portent sur la cuisson d’appétissantes saucisses super balèzes et sur la meilleure façon d’accommoder le panais, curieux légume en plein retour de hype que certains découvrent ce soir. C’est aussi ça, la Ruche, des surprises…

Le mérite de la formule ?

Tout d’abord, permettre à des agriculteurs, maraîchers ou artisans de trouver des débouchés locaux à leurs productions en évitant les fortes pressions économiques des grands distributeurs. Ensuite, mettre en relation « concrète » ces derniers avec leurs clients, favorisant l’échange, l’information et la connaissance par chacun des goûts et désirs de l’autre. Pour le client, c’est la garantie d’avoir accès à des produits alimentaires (primeurs, viandes, vins, confitures, œufs, farine… il y a même de la bière !) de qualité, vendus à juste prix et de contribuer à pérenniser un mode de production et de distribution équitable dans lequel chacun trouve son compte, qu’il soit économique, social ou qualitatif.

A 20 heures, les derniers clients partis, Blandine pointe ses fiches. Tiens, un acheteur a oublié de passer chercher son panier et une autre n’a pas emporté son lot de saucisses ! Pas grave, le boucher téléphone à sa cliente étourdie et lui déposera son achat à domicile pendant que Blandine emporte les légumes pour les remettre le lendemain au retardataire.

Conviviale, équitable et citoyenne, la Ruche répond intelligemment, en ces temps de questionnement sur les excès d’une consommation mondialisée, aux défis de la survie d’une production locale de qualité. Et en plus, c’est bon dans l’assiette.

En savoir plus : La Ruche qui dit oui

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