Cenon, alternatives alimentaires

Cette « balade en compagnie » a conduit les marcheurs.ses à la découverte de Cenon, entre alternatives alimentaires et aménagement urbain pour bien vivre la Ville. Récit et photos par Florence Charrier.

Voir la carte (points et tracés rouges)

Voir l’album photos complet

Balade organisée en partenariat avec l’Alternative Urbaine Bordeaux

Dans le jardin de Nathalie Schwab – association Germaine Veille

Première escale aux portes du jardin de « Germaine Veille » et on pressent déjà que la Nature pourrait y avoir caché quelques trésors. Celle qui garde un œil dessus aujourd’hui se nomme Nathalie Schwab. Elle a formé cette association en début d’année, pour éveiller à la permaculture et trouver des solutions aux petits espaces jardiniers en milieu urbain. Si le nom lui est venu par hasard, il résume bien sa philosophie : « germer » et « graines » se mêlent dans « Germaine », tandis que « Veille » évoque un patois de la Dordogne qui signifie « vois, observe ». « La vie m’a mise sur le chemin d’un jardinier. J’ai eu envie de transmettre ce qu’il m’avait enseigné, tout en continuant à apprendre de ceux qui viennent ici », raconte-t-elle. Dans les carrés potagers hors-sol, carton, déchets de tonte, feuilles ou encore épluchures sont valorisés pour nourrir la terre. « La clé d’un jardin généreux reste un sol vivant », rappelle la jardinière qui nous invite au passage à jeter un œil à son lombricomposteur. Un conseil qui semble réussir aux petites tomates rouges et jaunes qui sont une belle promesse pour le pique-nique du midi !

De la culture du sol à celle des arts

Cité Henri Sellier_La Fronde (photo Eva Sanz)

Après quelques pas dans les rues adjacentes, les trois tours de la Cité Henri Sellier se dressent devant nous. Comme une enclave entre l’ancienne voie ferrée, dont on peut trouver la trace à nos pieds, et celle toujours en activité derrière le mur anti-bruit. Construite au milieu des années 60, cette résidence fait l’objet d’un projet de rénovation urbaine, inscrit dans un programme national. Notre « éclaireur » Jordan, qui vit ici, rapporte le sentiment d’exclusion éprouvé par les habitants. C’est pour le combattre et accompagner la réhabilitation des logements que l’association Obaoba a initié une action culturelle en 2015, pilotée par la photographe Eva Sanz. « Notre volonté avec La fronde était de réinvestir durablement le quartier grâce à un collectif d’artistes, installés en résidence. En créant des rencontres et en invitant les habitants à exprimer leur esprit créatif, nous souhaitions qu’ils portent un regard différent sur leur lieu de vie », explique-t-elle. Le clown Bob Ic, un danseur chasseur de courants d’airs ou encore un plasticien ont proposé des performances. Preuves que le lien s’est instauré, Eva nous montre les photos qu’elle a prises. Désormais achevée, « La fronde » se poursuivra sous une nouvelle forme de co-construction.

A l’ombre des arbres et des vieilles pierres

Avant d’atteindre le Parc du Cypressat en début d’après-midi, le blason de Cenon est le prétexte à une petite leçon d’Histoire. Une introduction instructive pour la suite de la visite menée par Julien Briton, responsable des espaces verts de la Ville. Dans cet écrin de verdure plus confidentiel que ceux de Palmer ou du Loret, nous apprenons qu’un projet de GR métropolitain est en préparation. Ouvert en 2010, le parc a obtenu le label « Eco-Jardin » et il est classé « Espace naturel sensible à l’échelle du Parc des Coteaux ». Sa gestion est pensée selon les trois milieux qui le composent : forêt, arbuste et herbe. « C’est une zone de relais pour les oiseaux et nous observons parfois des blaireaux, des renards ou des chevreuils », indique notre guide. C’est aussi le lieu de la Fête du vin au verre, en clin d’œil au passé viticole du Haut-Cenon. Chaque année en juin, cet événement met à l’honneur les productions de l’Entre-Deux-Mers toute proche.

 

Au cœur du parc du Cypressat – parc des Coteaux

 

La balade se poursuit en direction de l’église Saint-Romain. Et depuis son parvis, la rive gauche s’offre au regard de manière imprenable. Nous sommes invités à entrer par Robert Bié, le président de l’association des Amis du Patrimoine cenonnais. Avec une passion certaine, il nous dévoile quelques détails choisis sur l’intérieur richement coloré et les clés de voûte de cet édifice néogothique.

Quand la cuisine débute au jardin

Thomas Brasleret_La Cape

 

Après un crochet par la source Canelle et la Vieille Cure, il est déjà l’heure de rejoindre le chef Thomas Brasleret, dans son restaurant La Cape. Car il s’agit de boucler la boucle : il nous a préparé quelques réductions salées et sucrées à partir de sa cueillette dans le jardin de Germaine Veille. A la dégustation d’une panacotta, on reconnaît le goût estival du cassis. Et pourtant la petite baie noire n’y est pour rien : ce sont les feuilles de l’arbrisseau qui ont diffusé toute leur saveur ! Le chef aime en effet tirer parti de tout ce que la nature offre : « vous ne trouverez pas ici de spécialités à la carte ; quand on maîtrise un plat, c’est le meilleur moyen de s’ennuyer. On s’amuse avec les produits de nos producteurs locaux. C’est eux qui guident notre inspiration sur l’instant et j’aime en cuisine oser des associations qui peuvent paraître improbables. »

La balade s’achève sur cette note gourmande, avec des marcheurs.ses habitué(e)s ou novices, pressé(e)s de découvrir les autres histoires de la Rive Droite.

Pour aller plus loin

 

Texte et photos Florence Charrier

 


Ligne(s) Droite(s), balades en compagnie…

Proposées par le GPV Rive Droite, les Ligne(s) Droite(s) sont 8 balades, en compagnie d’experts et d’habitants, pour faire découvrir au public de l’Été métropolitain la Rive Droite, son patrimoine, ses paysages, ses bons coins, ses initiatives et projets, son histoire, ses histoires….

Dans le cadre de l’Été métropolitain 2018 programmé par Bordeaux métropole, le GPV Rive Droite propose Ligne(s) Droite(s) : 8 balades en compagnie d’experts et d’habitants qui guideront les marcheurs pendant quelques heures à la rencontre des parcs, du patrimoine ancien et contemporain, des secteurs de projet urbain et des gens qui font bouger la Rive Droite à Bassens, Bordeaux-Bastide, Lormont, Cenon et Floirac.

 

Voir toutes les actus