Il était une bergère #5 La tonte des brebis

Pour fêter son arrivée à Lormont, le troupeau de Rachel Léobet a tombé la laine sous les mains agiles de Thibaud Nègre, tondeur professionnel ! C’était le 19 juin, le jour de la fête de l’Oasis.

reportage sonore – Aline Chambras – temps d’écoute 3mn

 

En contrebas du jardin partagé l’Oasis de Carriet à Lormont, un homme vêtu d’une veste en poil de moutons agite une cloche. C’est un crieur de rue. D’une voix de stentor, il s’époumone à coups de « oyé, mesdames et messieurs, c’est la tonte cet après-midi ! ».

 

En effet, cette année, la fête de l’Oasis, organisée par l’Association DIDEE, accueille un événement peu commun : les brebis de Rachel Léobet, arrivées la veille dans le quartier ont rendez-vous avec Thibaud Nègre, tondeur professionnel, venu leur faire une « beauté ».

Très vite, les curieux sont nombreux à prendre place derrière l’enclos de bois où sont parquées les 26 brebis et les 2 agneaux. C’est là que Thibaud Nègre a installé son « salon de tonte » : une planche posée sur le sol ; un mât ; à son sommet un moteur d’où part un bras flexible ; avec à son extrémité, la tondeuse proprement dite qui ressemble à s’y méprendre à une tondeuse de coiffeur ( si ce n’est qu’elle est un peu plus grosse).

Sous un soleil lourd, la première brebis, pas forcément ravie, est amenée sur le plancher. Tandis qu’il la maintient en position assise, Thibaud Nègre commence l’opération, d’un geste sûr, minutieux et efficace. L’animal se laisse faire. Au bout de quelques minutes à peine, la brebis détale, les poils ras, et l’air un peu stressé, à en croire ses nombreux bêlements. «  Même si ça ne leur fait pas mal, je ne crois pas qu’elles aiment particulièrement ça, reconnaît Thibaut Nègre,  les moutons sont des animaux craintifs ».

Pourtant, comme il le souligne, « la tonte annuelle reste indispensable ». Et ce n’est pas une question de saison. Car la laine aussi épaisse et drue qu’elle puisse être, a une vertu isolante, du chaud comme du froid. Ce n’est donc pas en prévision des fortes chaleurs à venir que les brebis ont droit à cette coupe d’été.  « Les tondre permet d’éviter qu’elles se blessent en s’accrochant ou se coinçant dans des branches ou des ronces », explique Thibaut Nègre. « La tonte est aussi un acte hygiénique : quand la laine est très épaisse, des mouches peuvent venir y pondre et des asticots peuvent s’y développer », poursuit le jeune homme.

Au bout de deux heures, toutes les brebis sont passées à la tondeuse, sous le regard, fasciné, étonné ou amusé de nombreux enfants. Seuls les deux agneaux, Rozine et Beauval, baptisés du nom des parcs qui les ont vu naître à Bassens, ont gardé leur laine, blanche pour l’un, noire, pour l’autre.

C’est un apiculteur du coin qui doit récupérer les sacs de laine : il s’en servira pour isoler un bâtiment.

 

Auteur : Aline Chambras

Photo Françoise Duret

 

Rendez-vous dans l’été pour l’épisode # 6 : une journée à Palmer

Reportage « Il était une bergère… » épisodes précédents

Épisode 4 : la fête à Rozin  / LIRE

Épisode 3 : l’inventaire floristique  / LIRE

Épisode 2 : l’arrivée à Triboulet / LIRE

Épisode 1 : la visite du troupeau  / LIRE

 


A propos du pâturage

L’expérimentation d’un pâturage itinérant dans le parc des Coteaux, initiée en 2019,  est un projet du parc LAB, le laboratoire du parc des Coteaux, démarche collective rassemblant élus, directeurs de service et jardiniers des 4 villes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac pour mettre en œuvre une gestion écologique des 10 parcs municipaux* constituant le parc intercommunal des Coteaux.

L’objectif majeur du pâturage est de mettre en place une gestion écologique des espaces de prairies présents dans le parc des Coteaux. D’une surface totale de 60 hectares, ces espaces de prairies portent un enjeu fort de préservation des espèces animales et végétales en adéquation avec les usages quotidiens des parcs. Des papillons tels que l’Azuré du serpolet (Phengaris arion) ou le Citron de Provence (Gonopteryx cleopatra) se développent dans ces prairies calcaires spécifiques des coteaux de la rive droite de la Garonne.

Le projet de pâturage du parc des Coteaux est porté par les communes de Bassens, Lormont, Cenon, Floirac et le Grand Projet des Villes Rive Droite avec le soutien de Bordeaux Métropole, du Département de la Gironde, de Domofrance et Clairsienne.

 

* il s’agit des parcs de Beauval, Rozin, Panoramis et Séguinaud à Bassens ; Carriet et Ermitage à Lormont ; Palmer et Cypressat à Cenon ; Sybirol, Castel et Burthe à Floirac

 

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