Parcours inspirant #2 Sylvie

Margaux Sanchez, cheffe de projet CitésLab, vous propose ce mois-ci le parcours inspirant de Sylvie Ahiboa qui a créé l’entreprise « Les Epices d’Eden » à Bassens et propose une cuisine africaine à emporter ou livrée à domicile.

Margaux Sanchez : Pouvez-vous nous présenter votre entreprise en quelques mots ?

Sylvie Ahiboa : Mon entreprise, c’est de la cuisine à emporter ou livrée à domicile. C’est plus précisément de la restauration africaine et j’ai à cœur de présenter les denrées africaines (légumes, épices…) et faire découvrir au plus grand nombre les bienfaits et le côté gustatif de cette cuisine. Le gombo est très bon pour l’arthrose et peu de gens le savent (rires).

MS : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’entrepreneuriat ?

SA : Avoir l’esprit libre pour pouvoir m’exprimer. Depuis mon enfance, beaucoup de choses sont en moi et je souhaite les partager et m’exprimer à travers ma cuisine.

MS : Quel est votre parcours avant d’arriver à la création d’entreprise ?

SA : Mon parcours est atypique. J’ai évolué dans le milieu de la restauration. Enfant, j’aidais ma mère lorsqu’elle faisait les repas pour de grandes personnalités. Je ne pensais pas avoir ce grain de la cuisine, mais arrivée en Europe mon premier boulot a été dans la cuisine. Je ne sais pas si c’est un signe, mais pour moi la cuisine c’était instinctif ! Je suis très polyvalente, partout où je vais je suis à l’aise. En Italie, j’ai eu la chance d’avoir plusieurs expériences.

Arrivée à Turin en 1992, je suis allée chez les bonnes sœurs catholiques. Elles m’ont proposé des formations hebdomadaires dans la cuisine, pour nous préparer à travailler dans des domaines de personnes aisées, je suis d’ailleurs toujours en contact avec eux.  J’ai passé 4 ans dans un EHPAD à Turin, au début en ménage puis rapidement la directrice m’a demandé de faire la cuisine : c’est pas un destin ça ?

En 2008 et 2009, je suis rentrée dans mon pays, la Côte d’Ivoire et j’ai ouvert un restaurant à côté du lycée français, c’est devenu la cantine scolaire des lycéens. Le proviseur, au début quelques peu agacé car les élèves ne venaient plus manger à la cantine du lycée, est rapidement devenu mon client ! (rires).  La campagne électorale a fait basculer le pays, violence, morts. Quelques temps après, la guerre a éclaté, j’ai décidé de m’exiler une nouvelle fois.

A Paris en 2010, je proposais un service traiteur pour de grands événements. Au Palais des Congrès de Montreuil, je participais à l’organisation de la restauration lors de séminaires pouvant rassembler jusqu’à 6000 participants, je dirigeais une équipe de 30 personnes en cuisine, une très belle expérience et un vrai succès…

Arrivée à Bassens en 2018, ce qui m’a tout de suite plu, c’est qu’en centre-ville de Bordeaux je suis arrivée dans de petits restos colorés, africains, où j’ai vu la mixité ! Ma cuisine n’est pas focalisée africaine, mon parcours de vie m’a permis d’apprendre la cuisine de différents pays. Je suis par exemple passionnée par la cuisine italienne et la cuisine française et c’est quelque chose que je fais très bien !

MS : Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontrées ? Comment les avez-vous gérées ?

SA : Je suis le genre de personne qui positive tout, j’ai donc du mal à répondre à cette question. Mon cerveau est fait comme ça, j’amortis les nouvelles et prend les choses en positif ! Si je me concentre vraiment, une seule difficulté : la cuisine africaine est parfois peu connue des personnes plus âgées, mon challenge serait de leur faire découvrir et donc de faire des dégustations dans les quartiers de Bassens.

MS : Quelle a été votre plus grande satisfaction ?

SA : L’accompagnement de Nathalie du Service Emploi (de Bassens ndlr), de Nina du CIDFF et de Margaux du CitésLab : quand tu es bien accompagnée et que les choses te sont bien expliquées, tu te sens moins seule et il y a toujours des options pour essayer, persévérer et réussir à créer son entreprise !

MS : Racontez-nous en quelques lignes votre quotidien de chef d’entreprise.

SA : La veille je mets le menu du lendemain sur Facebook. Le matin je consulte mes réservations et j’attends les appels jusqu’à 10h30, je prépare et je livre les commandes avant 12h ! Jeune structure créée en mars 2021, les après-midis sont dédiés à la gestion, à la communication et à la stratégie de développement de mon entreprise.

MS : Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent se lancer dans la création d’entreprise ?

SA : De se faire accompagner, ne pas se lancer seul.e surtout ! En tant que chef.fe d’entreprise nous pouvons rencontrer des obstacles et se faire accompagner par des structures comme le CitésLab, le CIDFF et le service emploi de Bassens, permet de se sentir soutenue et guidée.

MS : Quels sont vos projets ? / Comment vous voyez-vous dans quelques années ?

SA : Je me vois dans mon restaurant, gérer une équipe de salariés !

 

Dégustez les fabuleux plats de Sylvie

Poulet braisé et ses crudités

Contact : 06 14 19 92 26 // lesepicesdeden@gmail.com

page Facebook : Epices Eden

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