Socialement innovant

Le GPV est lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « Innovation Sociale » de la Région Nouvelle Aquitaine, notamment au titre de son projet alimentaire de territoire. Mais qu’est-ce que l’innovation sociale ?

 

L’innovation sociale, quésako ?

 

Selon le conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire : « L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. […] Ces innovations passent par un processus en plusieurs étapes : émergence, expérimentation, diffusion, évaluation. »

En Nouvelle Aquitaine, les acteurs se sont accordés sur une définition commune selon laquelle la participation active et l’implication des acteurs au processus de changement sont essentielles.

L’Agence de Développement et d’Innovation Nouvelle-Aquitaine rappelle qu’on peut observer plusieurs types d’innovation sociale :

  • L’innovation sociale de services et de produits qui correspond à la mise en œuvre d’initiatives qui répondent à un besoin, nouveau ou mal satisfait, au regard des enjeux sociétaux (mobilité, logement, alimentation, santé, silver économie…).
  • L’innovation sociale organisationnelle qui propose de nouveaux modes de participation dans les entreprises (ex : notions de dialogue social, de responsabilité sociale des entreprises), les organisations, publiques et privées, et plus largement au sein de la société (autopartage, monnaie locale, habitat groupé, financement participatif).
  • L’innovation sociale territoriale qui résulte de nouvelles formes de partenariat « public/privé/société civile » pour se saisir de problématiques territoriales avec un rôle important des usagers et une mixité de la ressource (dialogues de proximité, démocratie participative).

 

Les innovations sociales du PAT

 

Le Projet Alimentaire de Territoire de la Rive Droite a été reconnu comme relevant de l’innovation sociale fin 2021 par la Région Nouvelle Aquitaine dans le cadre de son Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) Innovation Sociale. La Région a accordé à ce titre au GPV une enveloppe de 30 000 euros sur la phase d’amorçage du projet. (20 000 euros pour le PAT – 10 000 pour la démarche d’économie circulaire appliquée aux opérations de rénovation urbaine)

La démarche d’innovation sociale engagée par le GPV Rive Droite dans le cadre de son PAT relève de plusieurs formes :

  • l’innovation sociale de services à travers une proposition de produits de qualité et respectueux de l’environnement, accessibles à tous.
  • l’innovation sociale organisationnelle dans le cadre d’une évolution des modes d’interaction entre les cuisines centrales et les producteurs, mais également les consommateurs. Les dynamiques partenariales amènent également à davantage de coopérations, notamment du partage de moyens.
  • Et surtout, l’innovation sociale territoriale par le biais des nouvelles formes de partenariat qu’elle engage entre le secteur public (cuisines centrales, CCAS, les différents services des villes – éducation, technique, politique de la ville), le secteur privé (entreprises et associations en interaction avec la démarche pour une action ancrée localement dans une logique de coopération) et la société civile par le biais des consommateurs (écoliers, personnes âgées, riverains des espaces de production).

Le PAT est une démarche partenariale qui doit être portée collectivement pour réussir à transformer durablement les pratiques au sein de la restauration collective publique et que cette dernière devienne un véritable levier de transition alimentaire et sociale sur la Rive Droite.

 

 


Rappel : le PAT Rive Droite

 

Notre PAT ambitionne de développer des espaces de production agricole en milieu urbain dense, servant de support d’insertion sociale et professionnelle et permettant d’alimenter la restauration collective publique. Les différents maillons du système alimentaire local sont ainsi invités à revoir leurs pratiques et leurs liens. Sur le territoire du GPV, l’évolution des pratiques d’approvisionnement de la restauration collective publique est utilisée comme levier d’une transition alimentaire et sociale. Ces espaces agricoles ont aussi vocation à préserver et valoriser la biodiversité sur le territoire.

Une production agricole en ville

L’intégration d’une activité agricole en ville, son bon fonctionnement malgré les contraintes d’un milieu urbain dense, nécessitent des réponses nouvelles et innovantes qui ne peuvent être trouvées qu’en activant un partenariat solide.

Comment assurer la viabilité économique d’espaces morcelés (les terrains seront répartis sur les 4 villes du GPV) ? Comment permettre la circulation d’un espace à l’autre des tracteurs ? Comment ces espaces sont en lien avec les habitants ? comment mesurer l’impact de ces espaces sur l’alimentation des riverains ? Tout un mode de produire est à questionner.

Au-delà de la production, l’approvisionnement des cuisines, la consommation des produits et la structuration des acteurs qui accompagnement le changement sont également concernés et amenés à se questionner.

Collaborer avec la restauration collective publique

En effet, la production de ces nouveaux espaces agricoles devra, en partie, approvisionner la restauration collective publique du territoire. Ainsi il faudra accompagner l’évolution des modes d’approvisionnement de la restauration collective pour augmenter significativement la part de produits bio et issus des circuits courts dans les achats. Or, les légumes doivent correspondre aux menus, pouvoir être réceptionnés pas les cuisines dans le respect des normes d’hygiène et être livrés selon la quantité attendue. Les plans de cultures ainsi que les prévisions d’achats et de production seront coconstruits avec les cuisines pour que ce changement de pratiques ne remette pas en question le bon fonctionnement de ces dernières.

S’appuyer sur les cantines scolaires

L’évolution des pratiques de consommation est la pierre angulaire du projet puisque l’acceptation des produits préparés par les cuisines centrales et servis dans les cantines scolaires de la Rive Droite et dans le cadre des portages à domicile constitue l’un des leviers de la transition alimentaire. Aussi, des actions sont menées pour réduire le gaspillage alimentaire qui est estimé en moyenne à 40% à ce jour.

En réalisant des pesées qui permettent de mettre en avant le volume concerné par le gaspillage alimentaire, mais également en travaillant sur un service différent, il est possible de réduire ce volume. Par exemple, les cantines bénéficieront de formations pour adopter des modes de service innovants basés sur le choix des quantités par les élèves : pommes coupées en quarts, choix des portions, pain servi non systématiquement, etc.

Par ailleurs, les pesées encouragent un meilleur tri des biodéchets, facilitant leur recyclage. De ce fait, des micro-plateformes de compostage sont en cours d’implantation pour transformer les biodéchets de la restauration collective en compost, qu’on pourra notamment retrouver, à terme, sur les parcelles de production agricole de la rive droite. La boucle est bouclée.

Impliquer et accompagner les acteurs de la transition

Enfin, le PAT Rive Droite a vocation à renforcer les liens entre acteurs publics et privés, mais également entre les acteurs associatifs du territoire engagés en faveur d’une transition alimentaire sociale.

Ainsi, un appui à la coopération est engagé, et a déjà porté ses fruits avec l’acquisition d’un vélo cuisine mobile destiné à mettre en place des actions de sensibilisation au sein des Quartiers Politique de la Ville de la Rive Droite.

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